Roman, Les Contemplations de Victor Hugo
Publiée en 1856, "Les Contemplations" est une œuvre majeure du Romantisme français qui intervient au milieu de la vie du poète, romancier, dramaturge et homme politique.
À cinquante-quatre ans, il est exilé sur l'île anglo-normande de Guernesey après son opposition à Napoléon III, et est brisé par la mort accidentelle de sa fille Léopoldine, noyée dans la Seine. Il met à profit cette période de repli sur lui-même pour réunir ses poèmes dans lequel il est tour à tour, lyrique, sentimental, satirique, visionnaire.
L'ouvrage se compose de six livres et de 158 poèmes.
Il est des œuvres qui sont le reflet d’une vie, des œuvres magistrales, charnières, capables de transformer tout à la fois la vie de leur auteur et la vision de leur lecteur. C’est assurément le cas des "Contemplations" de Victor Hugo.
Ce recueil, composé entre 1830 et 1855, s’est inscrit durablement comme le centre de l’œuvre poétique de Victor Hugo. À partir de l’écriture versifiée de soi, Il explore son propre passé, ses souvenirs, laissant au lecteur le soin d’apprécier une douce et belle évolution d’un style léger et lyrique à un style plus grave et sage. Il est impossible de parler là de roman d’apprentissage, mais l’effet est très semblable.
La structure formelle de ce recueil est caractéristique de cette évolution. Composée de deux parties (Autrefois et aujourd’hui) et de six livres, il peut se lire comme un chiasme. Le lyrisme du livre I (Aurore) résonne avec l’Absolu du livre VI (Au bord de l’infini). L’audace amoureuse du livre II (L’âme en fleur) se transforme en énergie vivifiante et salvatrice au livre V (En marche). Enfin, s’enchaînent le désarroi et les incertitudes des livres III (Les luttes et les rêves) et IV (Pauca meæ). Cette structure montre l’évolution, la chute et la renaissance de Victor Hugo qui traverse durant ces deux décennies un parcours initiatique qui le prépare à une certaine forme de sagesse renouvelée. Quelque soit la lecture qui est faite de cet ouvrage, une seule chose paraît absolument certaine : il est impossible de ne pas s’émerveiller de la beauté de la langue et des images, de la profondeur et de l’intensité du propos, et de ne pas s’attendrir des souffrances et des joies qui parcoururent la vie d’Hugo.